Fukushima : L’ÉCHELLE FINANCIÈRE DU NUCLÉAIRE, par François Leclerc

Billet invité

Les échelles de l’industrie électro-nucléaire sont multiples.

Quarante ans sont ainsi prévus pour les opérations de démantèlement de la centrale de Fukushima-Daiichi, puisqu’il fallait bien annoncer un calendrier. Celui-ci est donné sans garantie, étant donné les inconnues et défis titanesques de l’opération, tandis qu’une autre échelle se révèle progressivement : celle des coûts financiers de la catastrophe.

Tepco, l’opérateur privé de la centrale, va devoir non seulement assumer les coûts de ce démantèlement, mais également ceux du dédommagement des victimes et de la compensation par d’autres moyens de l’arrêt de la quasi intégralité de ses réacteurs nucléaires.

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L'actualité de la dette : LA MONTAGNE SACRÉE DE LA DETTE, par François Leclerc

Billet invité

Initialement prévu pour n’être qu’un mauvais moment à passer, le désendettement ne se déroule décidément pas bien du tout cette fois-ci. Il produit des ravages et prolonge la crise pour une longue période dont on ne voit pas la fin. Comme si la machine à produire de la dette – le système financier – avait été trop loin cette fois-ci, s’en était trouvée déséquilibrée, sans parvenir à depuis retomber sur ses pieds.

Des obstacles imprévus se dressent dans le cours du processus de désendettement, entravant les opérations de refinancement d’une dette dont la réduction n’est que progressive, quand … Lire la suite

L'actualité de la crise : LE CAPITALISME ASSISTÉ, par François Leclerc

Billet invité

Qualifié de sugar rush (bouffée d’énergie après avoir mangé un aliment sucré) par les analystes financiers anglo-saxons, le prêt de 489 milliards d’euros de la BCE n’a pas longtemps enthousiasmé les marchés. Après une brève envolée, il s’est produit le contraire de ce qu’il était espéré : l’ampleur même de l’opération et des besoins qu’elle a révélée a amplifié les craintes des investisseurs, sur le thème “nous en sommes donc là ?”.

Deux constatations découlent de cette opération, l’une évidente et l’autre plus masquée. La première est que le système bancaire européen – puisque l’attention est focalisée sur … Lire la suite

FUKUSHIMA : l’échelle du temps nucléaire, par François Leclerc

Billet invité

Quarante ans seront nécessaires pour démanteler la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, vient d’estimer le ministre de l’environnement japonais, Goshi Honoso.

Le respect de cette échéance est toutefois suspendu à la conception et au développement prioritaires de robots permettant de savoir ce qu’il en est effectivement de l’état du combustible nucléaire, car il n’existe pas d’engins capables de réaliser ces observations dans des conditions si extrêmes. Rigoureusement inaccessible et même inobservable, celui-ci est d’après des simulations informatiques supposé reposer sur une semelle de béton, en dessous de la cuve percée du réacteur, dont l’état est lui-même une inconnue.

L'actualité de la crise : LA POLITIQUE DE LA PATATE BRÛLANTE, par François Leclerc

Billet invité

La grande nouvelle du jour est le montant de la demande de 523 banques afin de bénéficier du premier prêt à trois ans et à 1% de la BCE : 489 milliards d’euros, tout en haut de la fourchette des prévisions. Atteindre un tel niveau a été rendu possible grâce à l’assouplissement des règles de la banque centrale quant à la qualité du collatéral apporté par les banques en garantie de leur emprunt.

Cette opération de sauvetage vise non seulement à permettre le refinancement des banques – placées sans cette aide devant un mur – mais tente aussi … Lire la suite

L'actualité de la crise : DES AMBITIONS SANS MOYENS, par François Leclerc

Billet invité

“L’Union européenne apprécierait que les membres du G20, ainsi que d’autres pays membres du Fonds monétaire international financièrement solides, soutiennent les efforts visant à préserver la stabilité financière mondiale en contribuant à augmenter les ressources du FMI”, a déclaré hier soir Jean-Claude Juncker, le chef de file de l’Eurogroupe.

C’est par cet appel peu glorieux que la dernière réunion des ministres des finances s’est conclue, après enregistrement de promesses de prêts bilatéraux au FMI pour un montant de 150 milliards d’euros. Les Britanniques ont refusé leur écot et l’objectif de 200 milliards n’a pas été atteint : “Le … Lire la suite

L'actualité de la crise : PRIS À CONTRE-PIED, par François Leclerc

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Visant tour à tour États et banques européennes, rien ne semble pouvoir interrompre la frénésie des agences de notation. Dégradation de note, maintien « avec perspective négative », ou « mise sous surveillance », le vocabulaire des graduations de peine est soudainement devenu familier. Suscitant les réactions de dirigeants politiques les critiquant comme étant « irrationnelles » et « incompréhensibles », estimant qu’elles adoptent des méthodologies liées à des « facteurs politiques », ne tenant pas compte « des fondamentaux », et que pour tout dire elles conduisent à considérer que « l’utilité des agences pour guider les … Lire la suite

L'actualité de la crise : MAUVAISES DISPOSITIONS, par François Leclerc

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Décidément, les banques ne font jamais ce qui est souhaité, et leur procès n’est jamais fini.

Après enquête, le Financial Times dévoile ce matin qu’elles n’envisagent pas d’acheter en grand de la dette souveraine, comme cela leur a été aimablement suggéré. Les banques européennes ont bien enregistré que, pour l’avoir déjà fait en utilisant les libéralités de la BCE de l’époque, elles se sont ensuite retrouvées très exposées et vulnérables, et qu’elles ont du en conséquence se délester dans l’urgence. Elles détiennent toujours 455 milliards d’obligations souveraines, sur les 497 milliards qu’elles possédaient, et c’est encore beaucoup. Tout … Lire la suite

L'actualité de la crise : UNE DYNAMIQUE PLUS FORTE QUE TOUT, par François Leclerc

Billet invité

Il y a désormais deux casseroles sur le feu, et c’est à celle qui va déborder la première.

L’obstruction déterminée du gouvernement allemand à toute émission d’euro-obligations ou intervention musclée de la BCE ne laisse aucune chance à ce qu’une détente significative intervienne sur le marché obligataire, accentuant le risque qu’inexorablement l’Italie et l’Espagne finissent par atteindre le cœur de la zone des tempêtes ; sous la menace persistante des énormes pertes qui en résulteraient pour les banques, et de la dévalorisation de leurs actifs en raison de la récession qui s’annonce, le système financier européen est profondément … Lire la suite

L'actualité de la crise : UNE CRISE AUTO-RÉALISATRICE, par François Leclerc

Billet invité

L’argumentation est rodée, mais pas convaincante : en mettant à disposition du système bancaire des liquidités à trois ans, en quantité illimitée et à un prix d’ami, la BCE inciterait celui-ci à acheter à nouveau de la dette souveraine et à détendre ce marché. Et le tour serait joué. Mais ce pari vaut ce qu’il vaut – c’est à dire pas grand chose – puisqu’on demande aux banques d’acheter des obligations d’État après qu’elles s’en soient délestées en catastrophe. Même en leur offrant une marge de rêve ainsi qu’une garantie – aujourd’hui – que de nouvelles décotes du … Lire la suite